Nous faisons tous l’expérience des limites de notre corps, un peu comme on fait l’expérience des limites d’un espace circonscrit par des murs. C’est par ce corps et à l’intérieur de ce corps que les mouvements et les activités du quotidien ont lieu. Mais l’existence ne se limite pas à nos possibilités d’actions. En effet, la vie psychique est un univers qui dépasse les frontières de l’enveloppe corporelle. Elle est infinie, sauvage, parfois insaisissable. Elle est comme le ciel au dessus de nos têtes.
 
Le projet comprend trois chambres qui représentent chacune un espace du psychisme : La Matrice, La Chambre des Fantasmes et La Chambre des Rêves.
La Matrice donne à voir l’état de gestation, le mystère qui entoure le début et la fin de la vie. Elle matérialise la mémoire des souvenirs. La Chambre des Fantasmes met en scène l’espace de l’imaginaire lié au désir. La Chambre des Rêves présente l’effusion des représentations inconscientes qui nous parviennent dans notre sommeil.
Trois chambres qui prennent pleinement leur sens ensemble tout en conservant une cohérence individuelle. Trois univers qui se focalisent sur la frontière poreuse qui sépare le réel de l’imaginaire. Trois scènes qui pointent notre incapacité à circonscrire les limites précises et définitives de notre individualité et nous révèlent notre propre étrangeté.
Les trois chambres sont construites à l’échelle 1:1. La Matrice se découvre par une lucarne, la Chambre des Fantasmes au travers d’œilletons, et la Chambre des Rêves est visible depuis son seuil. Un dispositif commande la durée du récit pour chacune des trois chambres, un peu comme un petit théâtre automatique. Il actionne l’allumage et l’extinction des lumières, la mise en route des images en mouvement, des automates ainsi que des sons.

Extrait filmé des trois Chambres / durée : 2'14''

La Matrice

La Matrice est le symbole de la gestation et du mystère des origines. Elle évoque le seuil de l’existence, le début et la fin de la vie ainsi que les mutations qui la jalonnent. Elle illustre notre rapport à la mémoire au travers d’objets, qui sont autant de témoins matériels, de balises permettant à la mémoire de tisser et de reconstituer les souvenirs.  Ces objets relatent les expériences vécues, donnent corps à notre existence et perpétuent la mémoire de nos ancêtres. Ils peuvent aussi renfermer une énigme, être porteurs de secrets ou investis de pouvoirs magiques. Leur présence garantit une permanence enveloppante tout au long d’une vie soumise au bouleversement, à la disparition et à la mort.

Musée d’Art et d’Histoire de l’Hôpital Sainte-Anne, Paris
Janvier - Mars 2013
Mars - Mai 2015

Extrait du film La Matrice / durée : 1’40’’

L’équipe

Réalisation des objets, sculptures et illustrations
Recherches d’objets
Conception lumière
Interprétation du personnage
Isabelle Roy

Construction de la structure bois de la Matrice
Bernard Perveau, chef Menuisier de Sainte Anne
Lorine Baron, stagiaire scénographe

Image et lumière
Sylvie Petit

Enveloppe sonore
Rémi Stengel

Production
Association de « La fabrique des Univers »
Association « Ici et Là »

Remerciements
Pour le Centre Hospitalier de Sainte Anne
Monsieur Jean-Luc Chassaniol et Madame Nathalie Alamowitch

Pour le Centre d’Étude de l’Expression
Le docteur
Anne-Marie-Dubois
et Monsieur
Éric Bolzan

Serge Lourié
Pablo Rosenblatt
Marie-Christine
Szenassy
Annabel Vergne
Jean-Marc Voisard
Lola Duval
Anne Duval

La Chambre des Fantasmes

Le fantasme est ici le besoin d’un ailleurs dicté par le corps. Cette chambre met en scène le mystère du désir, sa fragilité, sa mort et la quête de sa perpétuelle renaissance. Un travail sur la peau exprime la montée en puissance des sensations jusqu’à la transgression de l’enveloppe corporelle.
Le visiteur est invité à découvrir l’univers de La Chambre des Fantasmes au travers d’œilletons placés aux deux extrémités de la structure. Son enveloppe extérieure étant recouverte de miroirs, le regardeur est placé tout à la fois dans la position du voyeur et en présence de sa propre image. À l’intérieur, l’attention se focalise sur le dos d’une femme assise. Quelle que soit la position des œilletons, c’est le dos de la femme qui se donne à voir, comme le désir naissant de ce qui échappe, de ce qui est mystérieux, voire inaccessible.

La Maison rouge, Fondation Antoine de Galbert, Paris
Octobre – Janvier 2014

Extrait du film La Chambre des Fantasmes / durée : 1’13’’

L’équipe

Conception, réalisation et recherches des objets
Interprétation
Isabelle Roy

Image, mapping et éclairage
Sylvie Petit

Assistant vidéo et éclairage
Basil Vallet-Petit

Création enveloppe sonore
Julien Roy

Conception technique et construction du bénitier Lycée Technique de Saint-Maure, Monsieur Stéphane Dalche

Moulage
Sébastien Nobile

Production
Association de « La fabrique des Univers »
Association « Ici et Là »

Remerciements
Pour le Centre Hospitalier de Sainte Anne
Monsieur Jean-Luc Chassaniol et Madame Nathalie Alamowitch

 

Pour le Centre d’Etude de l’Expression
Le docteur Anne-Marie-Dubois et Monsieur Eric Bolzan

Marie-Christine Szenassy
Pablo Rosenblatt
David Freedman
Catherine Robbe-Grillet
Tati Mohamed Lakhdar
Anne Duval
Serge Lourié

Un grand merci à Camille Bellot qui a effectué un stage de six mois dans l’atelier.

 

La Chambre des Rêves

Cette chambre reflète la zone mystérieuse de notre cerveau qui nous est rendue partiellement accessible pendant le sommeil. Les rêves sont le lieu de l’écoulement inhabituel du temps, de la matérialité changeante, des espaces infinis, des échelles de dimensions aléatoires et des capacités humaines improbables. C’est dans cet espace que s’expriment les désirs, les obsessions, les angoisses et les peurs. Il y est question de conquêtes, d’échecs, de pertes, de transgressions et de mort.

L’histoire racontée illustre la multiplicité de l’individu, l’angoisse ressentie vis-à-vis de ses propres mystères et le sentiment d’immensité qu’ils provoquent. Dans cette chambre, le personnage change de taille et peut se multiplier à l’infini. Il cherche à fuir ses clones en parcourant des paysages sauvages et des intérieurs changeants qui le ramènent inexorablement à lui-même et qui suscitent un sentiment d’enfermement dans un espace immense dont il ne peut ni vraiment faire le tour ni vraiment sortir.

Galerie C, Neuchâtel, Suisse
Janvier - Mars 2020

Extrait du film La Chambre des Rêves / durée : 3’24’’

L’équipe

Pour l’installation 

Réalisation des objets, sculptures et illustrations
Recherches d’objets
Conception lumière Isabelle Roy

Lumière, mise en place des videos et automatisation
Sylvie Petit
sylviepetit.net

Conception technique de l’arbre généalogique  Julien Roy

Moulages
Sebastien Nobile

Réalisation de l’animatronic
Atelier 69, Nicolas Herlin

Système d’écoulement des liquides
Claude Chabas

Usinage des médaillons de l’arbre
Stéphane Dalche

Confection de la cape en fourrure de la montagne
Marie-Christine Szenassy

Création de l’enveloppe sonore
Julien Roy

Pour les films de l’installation

Réalisation, interprétation et montage
Isabelle Roy

Image, éclairage et étalonnage
Sylvie Petit
sylviepetit.net

Effets spéciaux
Lauranne Beyer avec la collaboration de Chris Ruggi

Production
Association de « La fabrique des Univers »
Association « Ici et Là »

Ce projet a été soutenu par le Centre Hospitalier de Sainte-Anne, Le Centre d’Etude de l’Expression et le Canton du Jura.

Un grand merci à Sonia Das Neves qui a effectué un stage de six mois dans l’atelier.